Même si THIERS mérite bien son titre de Capitale française de la coutellerie, et NOGENT, CHATELLERAUT ou PARIS celui de Fleurons historiques, il serait plus exact de parler en termes de
"bassin coutelier".
C'est pourquoi des bourgades plus modestes leur seront rattachées, tant leur histoire, leur complémentarité ou leur concurrence sont évidentes.
"THIERS, Capitale de la coutellerie française" : C'est autant un slogan qu'une réalité. C'est bien cette cité auvergnate qui a produit plus de 95% de la coutellerie en France, au cours des
derniers siècles; reprenant même à son compte des productions très locales à des tarifs attractifs, grâce à une division du travail compétitive.
Centre de production et de commerce, elle a su très tôt gérer sa communication commerciale nationale, mais aussi internationale; et ses représentants emportaient leur "marmotte"
d'échantillons et leurs bons de commande un peu partout dans le monde, jusqu'à des zones improbables de l'Amérique du Sud, de l'Asie ou de l'Afrique Noire.
Pour autant, ce n'est pas une ville seule qui fournissait les hommes et les productions; mais toute une région : la "montagne thiernoise".
Le Coutelier de Thiers
Dans une édition de 1899 du journal L'ILLUSTRATION, nous trouvons ce savoureux récit du voyage à Thiers d'un citadin pur-jus qui semble considérer tout rural comme un attardé !
sympathique certes, mais à peine civilisé !
Au delà du style pleurnichard de la relation, s'agissant de cette situation familiale précise, on y trouve des renseignements intéressants, aussi bien sur l'activité globale du pays
thiernois, que sur le fonctionnement individuel des couteliers, et tout de même sur la situation sociale bien difficile des familles coutelières.
La coutellerie à Thiers en 1925 ( "L'Illustration")
Châtellerault et sa coutellerie
La ville de Châtellerault a une longue tradition coutelière, née dès le 13ème ou 14ème siècle. Il est probable qu'à cette époque sont nés les célèbres couteaux-dagues, universellement
connus . . . et imités.
Pour autant, sa vitalité a été mise entre parenthèses jusqu'au milieu du XVIIIème, ou elle a repris une forte activité. D'abord avec une recrudescence des artisans couteliers; notamment
des artisans de coutellerie de chasse, avec des productions de haute qualité.. Avant la Révolution Française, donc en fin de 18ème, on compte jusqu'à 1000 couteliers (maitres ou
compagnons).
Puis cette activité décroit progressivement du fait de la créations de nouveaux grands axes de circulation, qui ne font plus de Châtellerault l'étape obligée pour les diligences de l'axe
Paris-Bordeaux; dont les voyageurs étaient régulièrement "assaillis" par les vendeuses de couteaux; qui non seulement vendaient ainsi une part de la production, mais contribuaient ainsi à propager
dans tout le pays et donc à Paris la reconnaissance de qualité des productions locales.
C'est la coutellerie de table, avec des maisons aussi connues que MERMILLIOT ou PAGÉ, que l'activité coutelière continuera, pour une cinquantaine d'années.
Mais ce qui contribuera de manière décisive au déclin de l'activité artisanale sera sans conteste la création de la Manufacture d'Armes de Châtellerault. A l'issue de la défaite de
Napoléon Ier devant les armées européennes coalisées, les manufactures traditionnelles - pour l'essentiel situées à l'Est, sont jugées trop près des frontières; et il est décidé de les fermer et de
créer une toute nouvelle grande manufacture au sud de la Loire: C'est Châtellerault qui sera finalement retenue. Avec l'apport technique des ouvriers couteliers de l' Est ( notamment Klingenthal et
Mutzig ), son niveau de qualité sera suivi d'un niveau jamais atteint sur les quantités. Et c'est plus de 7000 ouvriers qui y travaillent lors de la Première Guerre mondiale de ,14-18; en faisant la
manufacture la plus importante d'Europe. Productrice d'armes blanches d'abord (et particulièrement de sabres, comme ses homologues alsaciennes), elle s'orientera, à partir de 1830, vers les armes à
feu.
Bien sûr, les couteliers locaux, familiers du travail du métal, y trouveront d'autant plus facilement leur place que les salaires sont bons . . . et beaucoup plus réguliers que dans
l'artisanat. De surcroit, la Manufacture propose de services sociaux en avance sur leur temps; par exemple sur les frais médicaux ou l'indemnisation des jours chômés suite à des accidents; et même la
perception d'une retraite dès 50 ans, avec 30 années d'activité. De plus, les enfants des ouvriers (dits "les manuchards") ont une priorité pour la formation professionnelle qui est dispensée, donc
quasi assurés d'acquérir une haute qualification et de trouver ensuite facilement un emploi rémunérateur et durable.
La Manufacture de coutellerie PAGE s'est installée au bord du Clain, sur le site de Domine à Naintré, tout près de Chatellerault, en 1865. Elle fermera en 1931. Sa durée de vie et le volume de sa
production ne justifierait pas forcément que son nom soit demeuré nettement plus célèbre que d'autres couteliers "voisins". Il faut y voir le surcroit de notoriété amené par l'un des frères, Georges
Pagé, auteur d'une célèbre (et jamais égalée ) Encyclopédie de la Coutellerie.
La Table de Marque de CHATELLERAULT
LE MONDE & LA SCIENCE, revue de vulgarisation scientifique,
présentait ainsi, en 1910, la coutellerie de CHATELLERAULT
Bref Historique de la coutellerie à LANGRES & à NOGENT
Cette présentation est une contribution du chanoine Paul VIARD, à l'occasion d'une exposition réalisée au musée du Breuil de St Germain à Langres, en 1966.
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La COUTELLERIE à LANGRES au XVIIIème Siècle
Extrait de la présentation d'une exposition organisée au Musée du Breuil de St Germain, en 1989; à l'initiative de Benoît DECRON conservateur ( catalogue présenté prochainement dans la
rubrique "catalogues")
Voir aussi le catalogue "Langres au 18ème" publié dans la section "Catalogues
Magasin de coutellerie MORETTE Jeune en 1835