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Le poignard de l'Espace
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14 /11 / 2023
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Bien avant l’Algérie (années 50 & 60), et même l’Indochine (années 40 & 50), C’est au MAROC que se déroula la toute première guerre de résistance à la politique coloniale de la France.
Nous sommes dans les années 20. Depuis longtemps, l’Espagne est présente sur le territoire, accompagnée dès le début du siècle par la France (déjà présente en Algérie), aux termes d’un accord de protectorat, signé en 1902 . Des rixes de plus en plus fréquentes opposent les forces espagnoles à des tribus berbères dispersées mais très actives, dans le RIF, cette chaine montagneuse qui s’élève à plus de 2000 m, d’accès difficile, qui borde le nord du Maroc, et jouxte la Méditerranée.
En Juillet 1921, l’Espagne décide donc de frapper un grand coup, et rassemble plus de 55 000 hommes sous les ordres du général Manuel Fernandez Silvestre. Face à elle, les troupes sont sensiblement moins nombreuses et moins bien équipées, mais connaissent parfaitement cette montagne escarpée ; et sont rompues à des techniques de « guérillas » particulièrement efficaces.
Le résultat est sans appel : 18 000 espagnols sont tués, leur armée en déroute ; et le général Silvestre se suicide . . . A l’origine de ce succès, un jeune marocain , fils du « caïd » (chef) de la puissante tribu des Ait Ouriaghel, et qui après divers emploi de journaliste ou d’enseignant, était devenu un simple cadre administratif de l’administration espagnole locale. Sa grande force : avoir réussi à fédérer toutes ces tribus rifaines habituellement jalouses de leur indépendance, et souvent même en conflit entre elles. Dès lors, Mohammed ibn Abdelkrim El Khattabi, plus connu sous le nom d’ « Abd-El-Krim » croit à la possibilité d’une véritable indépendance, et le déclare haut et fort, signant sans doute là sa future perte. Il faut dire que, du champ de bataille espagnol, il a ramené 200 canons, 20 000 fusils, 10 millions de cartouches, sans parler des obus, des véhicules et de tout un arsenal d’intendance. » 6 mois plus tard, il formalise le regroupement par la création officielle de la « République Confédérée des Tribus du Rif »
La France appelée à la rescousse, est représenté par le maréchal LYAUTEY, résident général au Maroc depuis 1912. Il alerte régulièrement Paris sur le développement des violences, et demande des moyens, qui ne lui seront pas accordés car ce royaliste y est mal en cour. Malgré quelques succès, il est rapidement remplacé par le Maréchal PETAIN, encore auréolé des exploits de Verdun ; Doté – lui – de moyens très conséquents, à la tête de troupes pléthoriques, il effectue un « nettoyage » du territoire, sans pitié ni prisonniers ; épaulé par un officier espagnol dont on parlera plus tard : FRANCO !
Ce conflit fut pour l’armée française une occasion de tester toute une batterie de nouvelles technologies militaires. L’Aviation Française, qui ne s’appelait pas encore Armée de l’Air, déploya des moyens aussi nouveaux que massifs, assurant une progression par reconnaissance, puis bombardements aériens, et n’hésitant pas à utiliser le gaz « moutarde » de sinistre mémoire, dans les zones d’accès difficile.
Devant de tels moyens ( ) , Abd-El-Krim, à la demande de ses troupes, sollicite une négociation de sortie de guerre, qui lui est refusée ; PETAIN termine la tache. Abd-El-Krim est fait prisonnier, et déporté à La Réunion. Il sera plus tard autorisé à regagner Marseille, d’où il s’évadera pour l’Egypte ; il y mourra en 1963 .
Sa lutte pour l’indépendance restera néanmoins une sorte de modèle ; qui fera école, par exemple en Algérie. Même Mao-Tsé-Toung et Ho-Chi-Minh ont déclaré avoir étudié et reproduit ses techniques de guérillas .
En France, les couteliers thiernois – qui adoraient mettre à profit tous les évènements marquants de notre Histoire – ont vu dans cet épisode un excellent sujet : Particulièrement l’entreprise de coutellerie FOURBET – TARRERIAS, qui marquait ses couteaux d’une sorte d’étoile filante et de l’inscription « A L’ETOILE D’ACIER ». Dans l’étoile se trouvaient les initiales « FD », liées au nom précédent de cette maison, qui s’appelait alors « FOURBET-DENISARD » ; son nom lorsqu’elle émigra en Auvergne depuis sa ville d’origine, Compiègne ; pour se fixer définitivement à Celles-sur-Durolle.
L’entreprise déclina une série de couteaux, appelés « RIFFAINS » (avec 2 « F ») , ou « MAROCAINS » : Un manche de type corbin, avec « cul » en triangle ; une lame qui hésite entre la lame yatagan et la lame turque ; une mitre haute de forme « diamant » qui évoque celle des Issoire ; et des décors et incrustations supposés arabisants sur certains modèles . Parmi les décors, les célèbres « Spahis » marocains et algériens dont les effectifs furent affectés à réprimer la rébellion rifaine.
D’autres couteliers suivront, et fabriqueront des modèles dont le « cousinage » est manifeste ; Anonyme ou non, gravés « Maroc » par le fabricant SIGAUD-PIRONY ; ou « Tirailleur », par BECHON GRASSION. "Le Marocain" , dont le nom était propriété de BARGE, fut également produit par Fourbet-Tarrérias.
Ces couteaux, devenus des pièces de collection, rappellent à leur manière une « guerre oubliée » de notre Histoire.